lundi 7 avril 2008

Dimanche 6 avril : contestations

C’est deux épreuves en relais qui attendent les équipes ce matin. Les distances sont assez longues et il y a de vraies montées. Le fléchage se fait de nuit , on perd beaucoup trop de temps sur la 2 ème épreuve et on décide de s’arrêter de flécher au jalon pour pouvoir revenir à temps pour assurer le jalon de la première épreuve. La garde des jalons est une préoccupation de la chef. Le départ n’est pas donné à l’heure, Karima se démène au portable pour savoir ou se trouve les retardataires. Finalement une équipe manque à l’appel.
Le parcours est vraiment musclé : grosses montées, descentes, relais, ... On remonte puis on redescend. Les pentes sont longues et elles sont à 10, 12 %. Il faut un gros mental après toutes ces courses précédentes.
L’écart se creuse encore un peu plus entre les équipes sur la 2 ème épreuve. Le temps limite est déjà dépassé pour la dernière équipe. Karima hésite à clôturer la course, elle comprend la hargne du coureur à vouloir finir l’épreuve et ne pas démériter devant ses coéquipiers. Mais trop c’est trop ! Il y a déjà beaucoup de retard et on doit enchaîner le départ du relais sur Courchevel à 14h30. Il faut encore faire la liaison en convoi et pouvoir déjeuner. Les autres coureurs comprennent, mais l’attente devient difficile. Karima siffle la fin de jeu ! Les kinés protestent et décident d’une holla au coureur et à sa voiture à l’arrivée. Les contestations et noms d’oiseaux n’entameront pas la conviction de la Directrice de course. Elle a fait le bon choix même s’il est tardif. Les explications viendront après, chacun comprendra la position de l’autre et tout rentrera dans l’ordre dans la joie et la bonne humeur.
Le retour en convoi sur Bozel avec la gendarmerie se fait à allure "première ministérielle".
C’est le déjeuner traditionnel à Bozel poulet pâtes mais pas sur l’herbe car le temps est resté beau mais frais. Les capitaines mijotent la logistique de la montée en relais, les briefings s'organisent autour du déjeuner. Pour nous, le briefing du chef est clair : relais 2,3,4,5,6,7 et la fourche de départ.
Les relais s’enchaînent et toute notre équipe se reconstitue au fur et à mesure avec le ramassage des voitures. Le grand balai de la montée des véhicules commissaires de l’autre côté de la ligne blanche avec un motard en ouverture reste un grand moment.
L’arrivée à la station est superbement organisé, pas d’embouteillage, pas de véhicule garé dans tous les sens. Les coureurs prennent le temps de se couvrir pour terminer groupés sur la ligne d'arrivée. Le buffet sur le front de neige est royal : le vin est très chaud et il y a même des crêpes à la popote. Les bombes serpentines ont remplacé les boules de neige.La distribution des clés fonctionne comme d’habitude. C'est un joyeux "marchandage". Chacun retrouve quelque part une chambre et après un brin de toilette tout le monde se retrouve au dîner de gala.
L’équipe est à nouveau complète autour de la table mais les tenues de travail ont été rangées. Toutes nos filles se sont transformées en stars, les tenues sont superbes. Marcel n’est pas en reste : il fait le jeune homme avec son blouson rocker new wave. Karima écrase sa petite larme lorsqu’elle est remerciée pour son dévouement et qu’elle reçoit la coupe qu'Anne Gael lui remet.
Il n’ y aura pas de briefing ce soir mais simplement l’évocations de tous ces moments passés ensemble.
Pourquoi pas à l’année prochaine ...

dimanche 6 avril 2008

Samedi 5 avril une journée bien chargée



Cette journée restera dans les souvenirs des équipiers. Une course dans la course.
Après le fléchage, la sécurité et le chronométrage de notre épreuve ils réussiront à faire de même pour les 2 épreuves suivantes non prévues au programme. Ils assureront même la tête de convoi à la place de la voiture de gendarmerie qui s’était perdue dans la liaison.
L’année prochaine ils esaieront de faire également « coureurs » ! ...
Les courses de l’après midi se terminent mais pas de temps mort. Entre temps l’équipe Annick / Christel est partie fléchée la première partie du super marathon volant qui démarrera en fin d’après midi malgré le retard. Il nous faut partir en éclaireur pour assurer la sécurité du début de l’épreuve.
La sécurité
C’est la première mission du commissaire : assurer la sécurité des coureurs et réduire le risque d’accidents avec les véhicules de la caravane. Le danger peut venir des véhicules étrangers à la course à un croisement ou à l’inverse de la course. A l’inverse de la course ce ne sont pas que des véhicules "étrangers" mais parfois le véhicule d'une équipe en perdition. Il y a bien sûr des enfants mais aussi des chiens. C’est aussi ce qui figure sur le road book et que personne ne lit : les ralentisseurs, le virage en épingle avec gravillons et nid de poule …
Sur les épreuves roller et vélos il faut anticiper les trajectoires ou les changements pour les coureurs sous peine de devoir effectuer le jalon où il n'éait pas prévu ou de retrouver un cycliste dans le fossé. Sur toutes les épreuves les commissaires doivent passer de carrefour en carrefour sans oublier les points critiques des changements et des jalons. Les gendarmes prennent place sur les points les plus « chauds ». Il faut savoir qu’un homme en bleu debout à côté d’une moto fait chuter instantanément la vitesse d’une voiture de 70 à 30 km/h. C’est décisif lorsque la voiture de protection d’un coureur s’engage sans respecter le STOP.
C’est facile au début, on part avant le départ et on occupe le point avec la voiture. Le warning et le gyrophare fonctionnent en permanence. On place l’auto dans le bon sens, à un endroit où elle ne gêne pas la circulation, ne masque pas les panneaux de signalisation ou la flèche. On s’assure qu’elle est visible le plus loin possible par le convoi et qu’elle matérialise bien la voie à suivre. Si à l'endroit d'une fourche, le parcours est sur la gauche et que vous positionnez votre voiture sur la voie de droite, il y a de fortes chances que les conducteurs partent à droite. Tout va bien mais rapidement cela devient un travail de voltigeur rendu encore plus délicat par le nombre de points et depuis peu par la taille des véhicules et le nombre d'équipes. S’ajoute à cela l’indiscipline des « promeneurs » qui veulent voir leur équipe courir et qui n’ont rien à faire dans le convoi.

Malgré tout la situation s’améliore depuis le recadrage des indisciplinés et la compréhension des équipes à la problématique des commissaires sur le sujet. La sécurité on l’oublie lorsque tout va bien .

Lorsque nous arrivons à Condon le village est en état de siège ! Les véhicules des équipes accompagnantes sont tous là et le peu de rues du village sont insuffisantes pour accueillir toutes ces voitures. La RO & RO company est au bord de la crise de nerf ! ...
RO and RO : ce sont nos deux commissaires Roger et Roby dévoués à la cause parking. Ils arpentent tous les villages accueillant la course pour trouver la place nécessaire pour garer toutes ces voitures d’un jour. Sur place ils jouent du drapeau pour éviter les embouteillages de l’arrivée et du départ de la course.
Pour ajouter à la confusion, le papy qui habite au bout de la route de départ a décidé d’allez faire ses courses. RO & RO devront œuvrer avec l’aide des commissaires pour que tel un brise glace il puisse atteindre les eaux libres et chercher ses biscottes sans sel.
Le départ est enfin donné et les commissaires s’échappent juste devant la course pour prendre les points à sécuriser. Le temps d’attente du passage des coureurs est mis à profit pour engager la conversation avec les spectateurs d’un moment.


On parle du don d’organes ...
Les commissaires passent une partie de leur temps stationnés sur le parcours pour assurer la sécurité de la course. C’est l’occasion d’engager la conversation avec les spectateurs intrigués par le remue ménage. Toutes ces voitures qui passent avec des gyrophares, ces commissaires avec les baudriers fluo qui arpentent le carrefour, la voiture sono : c’est très intriguant. Les rencontres sont amicales, on parle de la course, de la cause du don d’organes en France. Les commissaires ont toujours dans la voiture le petit dépliant informatif. Les réactions sont unanimes « C’est bien, il faut le faire ! ... ». Les personnes âgées ne se sentent pas concernées mais on leur propose de donner le dépliant à leurs enfants et d’en parler avec eux. On guide quelquefois la maîtresse d’école qui attend au bord de la route vers la sensibilisation. On renseigne les officiels qui n’ont pas tout compris de ce passage.

C’est aussi cela être commissaire ...

La première équipe arrive : c’est magique ! Le coureur est sur l’allure d’un 400 m, sa voiture le dépasse, un autre coureur en descend, il remonte dans la voiture pendant que l’autre coureur assure un rythme aussi soutenu et ainsi de suite. Jusqu’à la fin les coureurs tenteront de maintenir le rythme. Le super marathon volant laissera à nouveau un souvenir impérissable à tous les coureurs (reuses) mais aussi quelques courbatures. Les équipes respecteront la neutralisation de changement dans les villages. Le seul litige concernera l’endroit du dernier relais. Entrée tardive à l’hôtel, dîner pâtes poulet et petit briefing de Karima.
La liaison indiquée sur le road book est obsolète. Heureusement Marcel est parfaitement organisé, il est venu avec son GPS manuel - le grand Atlas des routes de France- et on se fait un parcours de liaison super rapide. Son Atlas nous aura servi régulièrement à défaut de GPS.
Le départ devra encore s’effectuer tôt mais afin de ménager les filles c’est les garçons qui partiront flécher l'épreuve la plus lointaine.

samedi 5 avril 2008

Vendredi 4 avril : une si longue nuit

Il n’y a que sur la course du cœur ou l’on passe ce genre de nuit d’hôtel ...
Arrivée 18h à l’hôtel, dîner, douche, au lit et on repart à 23h .
Et bien oui ... étant donné que le départ de la première course de nuit a lieu à 0h50 et qu’il y a un parcours de liaison de 65 km, qu’il faut flécher 24 km et puis ensuite trois fois autant, on ne peut pas partir en même temps que les coureurs.
La nuit est bien noire dans cette région du Morvan et le thermomètre descend très vite. Odette et Mouna se trouve devant une grosse devinette à l’arrivée de Chastellux. Les coureurs partent d’un côté, les voitures de l’ autre, et l’arrivée générale se joue dans un château fermé et sans lumière. Soulagement, la DC ("Direction de Course pour les nuls" de la CdC) arrive et lève les interrogations.
Et la nuit s’avance avec un froid polaire, toujours autant de montées et de descentes. Mais comment les coureurs (reuses) vont t ils avaler tous cela ? Et le petit jour est là avec le soleil et nos équipes sont au complet. L’équipe suit le parcours et épaule à l’occasion l’autre équipe de commissaires.

Arrivée au bord du lac des Settons, il fait un soleil magnifique. On se retrouve pour déjeuner au bord du lac autour d’un poulet pâtes. On attends impatiemment le départ du triathlon. Notre Karima alterne bronzage et trempette des pieds. Hélas le triathlon est annulé et remplacé par un biathlon. Le règlement international s’applique. Il ne peut y avoir de partie natation dans une eau à moins de 13 degré (le dernier relevé est à 5°). Par contre la partie canoë est maintenue. En fait c’est plutôt une bataille navale ...
La chef comptabilise les arrivées. Il n’y a pas de noyés.
Fin de la partie de campagne on part pour le Novotel de Macon.

Briefing pour le lendemain. Toujours anticiper. La chef organise un briefing avec l’équipe matin et soir suivant les cas et celui de ce soir est houleux. Il faut se rendre à l’évidence pour faire le boulot de demain il faudrait un hélico ou 2 voitures en plus. Ils n’ont ni l’un ni l’autre. C’est la mort dans l’âme que Karima décide de zapper la course costumée. Il faut savoir que cette course c’est "sa course" : son super show ! Mais elle doit se rendre à l’évidence : le devoir avant tout. Ils n’iront pas et en contre partie ils prendront en charge une partie de fléchage de leurs camarades. Pas de grasse matinée mais malgré tout la perspective d’un vrai petit déjeuner qui les attend dans un 3 étoiles.
Tous au lit.

vendredi 4 avril 2008

Jeudi 3 avril : un gentil biathlon

Pas de casse sur la partie roller, mais un gros bazar avec l’arrivée du convoi juste le jour du marché. Il y en a partout ! L’équipe parking commence à donner de la voix sous l’œil ébahi du policier municipal les mains dans les poches.
Déjeuner poulet pâtes disco à Ferrières avec l’orchestre, les filles dansent sur les tables. Ils vont donner un petit coup de main à leurs camarades sur le bike and run puis ils attaquent leur épreuve. On se fait un petit fléchage puis on sécurise l’épreuve sur une course en ligne mixte fille/sénior avant de filer à l’ hôtel pour se préparer à la longue nuit qui les attend ...

On se fait un petit fléchage :
Peu d’équipes ouvrent le road book en course. Pas le temps, esprit embrumé des courses précédentes ou à venir, on suit les flèches et pourvu qu’elles soient là et au bon endroit tout va bien.
Le fléchage est un travail basique. On prend le road book et on commence par le commencement :


  • le départ : c’est tout bête mais si vous commencer à flécher le dos à l’église et que c’est dos à la Mairie qu’il faut commencer (c’est souvent en face) c’est après avoir collé un certain nombre de flèches que vous devinerez votre erreur. La validation du départ est essentielle. Bien sûr le compteur de la voiture est à zéro. Coller des flèches sur le parcours c’est facile mais où ? Trop haut : la nuit on ne les voit pas dans l’axe de vision du conducteur ... Pas assez anticipée et il rate le virage ! Du bon sens et de l’expérience. Sans parler de la flèche qui se décolle car le support est inadéquat et du road book qui indique « carrefour en "T" à gauche mais en fait c’est à droite car il y a un mauvais copier-coller dans le texte.

  • Coller trop de flèches ne sert à rien et rend l’opération plus longue, ne pas en coller assez parce que c’est tout droit est inquiétant pour le conducteur qui pense s’être perdu. Il ne faut pas oublier non plus que la course est « propre « c'est-à-dire que les flèches seront ramassées par la voiture balai. Allez décoller une flèche sur un panneau de signalisation lorsqu’elle est entièrement collée sur ce panneau !

Malgré tout le road book est rarement en défaut. Il y a toutes les informations sur le road book et c’est surtout parce que l’on ne sait pas lire que l’on se pose de nombreuses questions. Le parcours est t'il en montée ? Est ce une grosse descente ? Combien de temps pour flécher ce parcours, faut il de nombreux commissaires pour assurer la sécurité? Combien de kilomètre reste t'il après le jalon ? Quelle est la prochaine neutralisation de changement, la dernière neutralisation de changement, la longueur de cette neutralisation ?????

Pour participer à la course du cœur il faut savoir lire ...

jeudi 3 avril 2008

Mercredi 2 avril : première rencontre

On met un visage sur les noms de la liste, on se congratule avec les anciens, Karima distribue les habits de travail et les accessoires et en route pour l’observatoire de Meudon en convoi.
C’est un petit baptême du feu à l’ observatoire de Meudon ; l’équipe participe à l’organisation de l’arrivée du convoi et du parking des voitures ; cette activité restera une grande préoccupation tout au long de la course.
L’équipe se sépare. Marcel et Odette offre l’hospitalité à Mouna et Pierre chez eux à Ivry, les autres partent pour un hôtel à côté du lieu de regroupement général à Buthiers.

mercredi 2 avril 2008

La direction de course.

La Direction de Course, c’est un monde à part. Une grosse berline noire qui se déplace silencieusement au milieu de la course... Elle arrive quand on ne l’attend pas ! Trois hommes à l'intérieur avec des lunettes noires, des ordinateurs, des liaisons spécialisées. Ils savent tout sur la course à tout moment. Rien ne leur échappe. Ils travaillent dans toute les dimensions : la communication, la logistique, les résultats, les relations officielles. C’est le cœur de la machine.
Les commissaires deviennent très concentrés sur leur travail au passage de la grosse berline. Les remarques de la direction de course sont craintes des chefs commissaires. De temps à autre ils font sortir de leur grosse berline un énergumène avec une drôle de casquette de toutes les couleurs qui va haranguer la caravane, donner des consignes avec un porte voix et leur faire chanter une chanson étrange qui parle d’une gentille Licorne.

Photo GDF

Tous les participants connaissent le nom de l’énergumène : c’est Olivier Coustère ...

Tous les autres ...

Pas facile de ne pas en oublier et de savoir dans le détail tout ce qu’ils font et comment. Les kinés, la popote, les photographes, les vidéastes, la sensibilisation, l’orchestre, l’ animation, le parking, le web, la communication, les médecins, ...
Tous ces gens sans qui la caravane n’irait pas jusqu’à Courchevel de la meilleure façon au profit du don d’organes. Et aussi bien sûr les coureurs et leur envie de donner du sens à ce barnum. Particulièrement l’équipe des transplantés qui est l’exemple pour tous.
Tout un petit monde qui ressort chaque fois un peu différent après une telle expérience.